La part invisible de l’entreprise contributive, par Stéphanie Gay-Torrente, Salon des Maires et des Collectivités Locales

J’ai dirigé Pollutec, salon des équipements, technologies et services de l’environnement, pendant plusieurs années, alors lorsque Fabrice Bonnifet m’a proposé d’écrire sur l’entreprise contributive j’ai évidemment pensé à tous ces entrepreneurs, dirigeants de TPE, PME du domaine de l’environnement qui œuvrent sans relâche à créer, développer des solutions pour réduire l’impact des activités humaines sur la planète.

Ces acteurs de l’invisible que vous ne connaissez pas, que vous ne voyez pas et sans qui nos usines, nos villes, nos maisons … n’auraient pas d’énergie, pas d’eau et ne verraient pas disparaître nos masses de déchets tel un miracle quotidien disparaissant dans un sur-environnement mal connu. Ces entreprises et ses hommes qui à force de recherche et d’innovations sont aujourd’hui capables de créer de nouvelles matières à partir de nos déchets et ainsi de nouvelles ressources substitutives aux matières premières alors que chaque année nous consommons plus que ce que notre planète n’est capable de renouveler. Ces nouvelles matières permettent ainsi de créer de nouveaux objets qui contribuent à leur tour à améliorer nos conditions de vie.

Ces quelques contributions portées par des hommes et des femmes motivées par l’utile, le nécessaire, l’indispensable en opposition au futile, à l’inutile, à l’éphémère sont-elles contributives ?

Leur absence ou accès limité dans tellement de lieux du monde m’amènerait immédiatement à répondre que oui. Combien de pays considèrent que leur développement économique dépend de leur capacité à gérer leur environnement là où pour nous occidentaux l’accès à l’eau et à l’énergie ne dépend que d’un geste dont l’on ne connait pas le prix. Car ces services, infrastructures, réseaux qui organisent les exigences du quotidien font partie de nos biens communs, ces services universels que financent principalement la collectivité.

Et pourtant certaines de ces contributions semblent tellement acquises que notre regard les néglige et les oublie. Regardons autour de nous ces organisations discrètes qui ne portent ni label ni étendard et contribuons nous-mêmes à les favoriser.

A quand une campagne nationale positive et enthousiasmante valorisant ces entreprises dites de l’environnement pour réconcilier citoyens et réalité de l’action sur le terrain ?

Cette action loin des prétendues sphères « bobo » mais proche de notre quotidien, cette action locale, cette entreprise familiale, ce technicien engagé et fiers de contribuer au bien-être de ses voisins. Ces services territorialisés, leurs bénéfices, leur proximité avec le réel, le concret et nous aider à nous rappeler que chacun de nos gestes compte, que nous faisons partie d’un collectif, d’une équipe organisée pour réduire nos nuisances, préserver nos ressources et sauver la planète. Je suis pour valoriser les entreprises contributives discrètes celles qui œuvrent en silence celles pour qui contribuer n’est pas une option mais un métier.

A l’heure de l’IA, de l’open data et des smart systems nos modèles économiques se transforment vers des organisations connectées et circulaires. Mais ils s’inspirent aussi chaque jour de plus en plus de la nature, de gestes ancestraux, de bon sens, d’expérience et d’ingéniosité en créant ainsi des activités qui utilisent la technologie mais apprennent également à s’en passer, à la dépasser.

Partout dans le monde des initiatives portées par des entreprises, des territoires, des citoyens naissent et inspirent déjà notre quotidien.

Produire de l’énergie sans métaux rares et sans ressources non renouvelables, nourrir la population en respectant les sols et les saisons, adapter nos modes de déplacements aux distances à parcourir, créer des habitats adaptés à nos modes de vie et à nos territoires, protéger la santé de l’homme en préservant la qualité de notre air… tout ceci est réalisable, duplicable, souhaitable. C’est ce que nous devons favoriser, rechercher, mettre en lumière.

L’entreprise qui valorise tout autant l’idée, le geste, le bénéfice et la technologie, le high tech et le low tech, pour faire sa part invisible, sa contribution positive, sa part contributive, existe.

Stéphanie Gay-Torrente, directrice du Salon des Maires et des Collectivités Locales, directrice du pôle salons et congrès Collectivités et Immobiliers, groupe Infopro Digital

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